Il y aura comme un air de déjà-vu dans les enveloppes de votations en 27 septembre. Le projet de «Modification de la loi fédérale sur l’impôt fédéral direct» visant à augmenter les déductions fiscales des frais de garde des enfants évoque vaguement une initiative de l’UDC soumise au peuple en novembre 2013, et qui avait été largement rejetée. Pour rappel, cette initiative visait à permettre aux familles gardant leurs enfants elles-mêmes de déduire des montants équivalents à ceux des familles faisant appel à des tiers. Promotion d’un modèle familial patriarcal alors, « promotion des femmes hautement qualifiées » (pour reprendre les mots de l’USAM) maintenant, et une constante : un cadeau fiscal pour les plus riches au détriment des familles à bas et moyen revenus. Car si les déductions prévues par ce nouveau projet de loi (soutenu notamment par l’UDC, le PDC et le PLR) ne bénéficient qu’à moins de 6% des ménages suisses, elles représentent cependant une somme considérable. En effet, les pertes fiscales engrangées par une telle loi s’élèveraient à 350 millions de francs, dont plus de 70 millions à la charge des cantons. Cette somme devra être compensée d’une manière ou d’une autre, mais plutôt en la faisant peser sur les 94% des ménages restants qu’autrement… En outre, l’argument prétendument « féministe » selon lequel une telle mesure serait bénéfique aux femmes est au mieux fallacieux, au pire scandaleux, et son utilisation pour défendre des idées qui ne profitent qu’à une minorité de dominants est trompeuse et doit être dénoncée comme telle. Les femmes pas plus que les hommes des ménages à faible et moyen revenus ne tireront bénéfice de l’entrée en vigueur de cette loi. Le 27 septembre prochain et comme en 2013, réitérons notre position contre une politique fiscale inéquitable et élitiste.
Manon Cuixieres, Candidate JS pour le Conseil de Ville