Après le chaos politique et juridique dans lequel nous a plongé l’initiative contre l’immigration de masse en 2014, nous nous prononcerons, dimanche 27 septembre 2020, sur l’initiative de l’UDC dite de limitation. Cette proposition est encore plus dangereuse que la précédente. Elle a pour but de mettre fin à la libre circulation des personnes entre la Suisse et l’Union Européenne (UE). C’est pour cette raison que cette initiative est aussi communément appelée initiative de résiliation. La libre circulation des personnes fait l’objet d’un accord entre l’UE et la Suisse, appelé « ALCP », en vigueur depuis 2002 : il est au cœur des accords bilatéraux qui régissent notre relation à l’UE. Sans l’ALCP, la Suisse se verrait privée de son principal partenaire économique. En effet, l’abandon de la libre circulation entraînerait automatiquement l’annulation de l’ensemble des accords bilatéraux, si patiemment élaborés. Ils sont indissociables. Sans ces accords, c’est, notamment 52% des exportations suisse et 70% des importations de l’étranger qui partiraient en fumée. Ce serait une catastrophe pour l’emploi en Suisse. Ce serait aussi un manque important de recettes fiscales, un bouleversement complet de notre économie. Or, contrairement à ce que prétend l’UDC, l’ALCP a permis de renforcer les droits des salarié.e.s en Suisse. Le syndicat Unia affirme qu’entre 2003 et 2014, le nombre d’employé.e.s soumis à une convention collective de travail (CCT) est passé de 380 000 à 990 000 et que les salaires ont augmenté de 10 à 15% depuis 2002. Le patronat et l’Union suisse des arts et métiers qualifient, eux aussi, cette initiative d’irresponsable et appellent à voter non !
Alors, au lieu de considérer l’immigration comme la cause de nos maux, y compris environnementaux, comme le prétend l’UDC, mobilisons-nous pour conserver les droits acquis, votons NON à l’initiative de résiliation qui détruirait nos conditions d’existence !
Marie Moeschler, candidate PSR au Conseil de ville